La réanimation couvre plusieurs
éléments, mais on l’entend généralement au sens de « réanimation
cardiorespiratoire » (RCR). Il s’agit essentiellement de rétablir les
battements cardiaques d’une personne dont le cœur a cessé de battre et de tenter
de rétablir sa respiration si elle a cessé de respirer.
La décision de réanimer un patient
dépend de nombreux facteurs, en particulier de la raison de l’arrêt cardiaque. C’est
aussi ce qui détermine les probabilités de succès de la RCR, de même que les
risques de dommages.
Au départ, la RCR était destinée à
des cas où l’arrêt était causé par un trouble cardiaque comme tel. Dans de tels
cas, le reste de l’organisme fonctionne normalement jusque-là, et la probabilité
que le RCR restaure les battements cardiaques est d’au plus 10 %. Il y a
aussi des risques de lésion cérébrale si le cerveau n’a pas eu suffisamment d’oxygène
quand le cœur était arrêté. Même lorsque la RCR fonctionne, les patients sont
sur respiration artificielle pendant quelque temps, et certains ne survivront
pas sans cela.
Au fil des ans, on a commencé à appliquer
la RCR à toutes sortes d’autres situations médicales. Il est clair maintenant
que plus les problèmes de santé sont grands, mois la RCR risque d’être
efficace. Dans le cas d’une maladie terminale, l’organisme est en déclin
continuel. Au cours des derniers jours, les gens ont tendance à dormir la
plupart du temps, les complications sont courantes, la respiration est plus
faible et finit par s’arrêter. Quelques minutes plus tard, le cœur s’arrête. C’est
là le processus naturel de la mort causée par une maladie terminale progressive.
Dans de tels cas, les tentatives de rétablir la fonction cardiaque ne
fonctionnent pas. Le cœur cesse parce que la maladie a pris le dessus sur tout
l’organisme. Tous les systèmes et appareils de l'organisme cessent de
fonctionner et ne peuvent plus soutenir la fonction cardiaque.
Certaines personnes croient que le
RCR est source d’espoir. Cet espoir, toutefois, n’est pas utile s’il n’est pas possible
de rétablir la fonction cardiaque. La réanimation est un geste complexe, coûteux,
ardu (qui demande la participation de nombreux prestataires de soins) et qui
cause des dommages physiques au patient. Une intervention si exigeante ne
devrait pas se faire si les probabilités de réussite sont nulles. Les médecins
ne sont pas obligés de faire des traitements susceptibles de ne pas
fonctionner, et il serait douteux de le faire d’un point de vue moral. Par exemple,
on ne peut s’attendre à ce qu’un chirurgien accomplisse une chirurgie qui n’a
aucune chance de réussir, et un médecin n’est pas forcé de prescrire un
médicament dont l’usage n’est pas reconnu comme efficace.
Toute discussion sur la réanimation
doit se faire avec ouverture et honnêteté. L’honnêteté est essentielle pour
créer une relation de confiance et offrir de bons soins. Or, il n’est pas
honnête de procéder à une intervention comme le RCR, qui offre de l’espoir, aux
dernières étapes d’une maladie terminale. Il arrive qu’une telle situation
entraîne des désaccords entre le patient, la famille et l’équipe soignante. Si
un conflit survient, il est essentiel de le régler rapidement, et il faut bien
souvent obtenir l’opinion d’un autre médecin. Si ce dernier n’est pas d’accord
avec la décision du premier médecin, il est alors possible de transférer les
soins au second médecin.