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Quelle formule et quelles questions utiliser dans une séance de verbalisation post-décès pour le personnel soignant après un décès traumatique?

Lorsque la séance de verbalisation post-décès découle d’un décès traumatique ou pénible, il est primordial de créer un environnement de confiance dans lequel le personnel se sentira à l’aise d’échanger de l’information et de partager des réflexions et des sentiments. Une séance de verbalisation post-décès est souvent plus efficace lorsque la ou le gestionnaire des soins aux patients l’organise et y assiste. L’utilisation d’une formule ouverte à tous où un membre du personnel agit comme facilitateur permet aux gens de partager ce qui leur importe.

Il convient d’encourager tout le personnel à y prendre part, mais la participation reste volontaire. Les personnes qui ont besoin de verbaliser en groupe s’y présenteront. Il faut s’assurer de prendre note des personnes involontairement absentes qui pourraient avoir besoin de verbaliser ultérieurement.

Lorsqu’une séance de verbalisation porte sur un décès traumatique, elle commence habituellement par un mot de bienvenue expliquant le but de la rencontre. Elle se poursuit par une invitation aux participants et participantes à se présenter aux autres et à indiquer s’ils se sont occupés de la personne décédée. Vient ensuite un aperçu du décès ou de la situation, ainsi que la constatation du stress et de la détresse vécus par suite du décès. Les questions suivantes peuvent guider la suite de la séance.

  • Souhaitez-vous savoir autre chose concernant ce qui s’est passé pendant les dernières heures de vie ou les tout derniers moments du patient? (Des membres du personnel soignant qui se sont occupés du patient peuvent vouloir connaître tous les détails des circonstances.)
  • Comment le décès de cette personne vous a-t-il affecté? (Il importe de bien préciser qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réactions. Les membres du personnel sont avant tout des êtres humains qui ont un attachement pour les personnes qu’ils soignent et, comme tout le monde, ils ont besoin d’un moment pour faire leur deuil. Encouragez-les à s’écouter les uns les autres avec respect et à éviter de tenter de trouver des explications ou de « corriger » face aux réactions émotionnelles des autres.)
  • Quels aspects des soins fournis au patient sont pour vous une source de fierté ou de satisfaction? (Il faut encourager le personnel à « se donner une tape dans le dos » et à se « lancer des fleurs » au sujet des choses qui ont bien été et qui ont eu un effet positif.)
  • Qu’est-ce qui vous angoisse dans la situation? Qu’est-ce que vous auriez aimé voir se dérouler autrement? (Le personnel peut angoisser pour toutes sortes de raisons, notamment pour avoir eu : de la difficulté à contrôler les symptômes du patient, des divergences avec le patient ou sa famille, des désaccords au sujet des soins ou du traitement. Il se peut aussi qu’il se soit identifié au patient et à la famille dans leur souffrance, tout en se sentant inapprécié pour les soins prodigués. Dans d’autres cas, le personnel s’inquiète de l’éthique des soins ou du traitement. Il faut donc encourager les gens à exprimer leurs préoccupations et leur suggérer de rencontrer quelqu’un à un autre moment pour parler davantage ou consulter afin de décortiquer les aspects éthiques.)
  • Quelles leçons peut-on tirer de la situation et que peut-on faire autrement à l’avenir? (Les situations les plus difficiles offrent souvent les plus grandes occasions d’apprentissage.)
  • Que ressentez-vous depuis le décès, physiquement, émotivement, socialement et mentalement? Que faites-vous pour prendre soin de vous-même? Qu’est-ce que vous avez trouvé le plus utile pour surmonter ce décès? (En parlant des différents moyens qui les aident, les membres du personnel peuvent élargir leur éventail personnel de techniques d’adaptation.)
  • Qu’est-ce que l’équipe ou les membres du personnel peuvent faire pour vous aider à surmonter ce décès? (Si quelqu’un du groupe semble fortement perturbé par le décès et manque de ressources pour le surmonter, il faut assurer un suivi pour le diriger vers les services de soutien appropriés. Souvent, le facilitateur ou le gestionnaire des soins aux patients est la personne tout indiquée à cette fin.)
  • Le facilitateur peut clôturer la séance de verbalisation en insistant sur la volonté du personnel de fournir les meilleurs soins possible à chaque personne et chaque famille, et sur l’importance de l’engagement de chaque personne soignante à apprendre et à prendre soin d’elle-même.

Référence

Keene EA, Hutton N, Hall B, Rushton C. Bereavement debriefing sessions: an intervention to support health care professionals in managing their grief after the death of a patient. Pediatr Nurs. 2010;36(4):185–9.


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